La réponse est OUI, mais la solution risque de ne pas faire l’unanimité…

On parle de 276 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire grave. On accuse – à juste titre – la Russie d’instrumentaliser la crise alimentaire pour forcer les occidentaux à lever les sanctions à son égard. Ce ne sont pas les seuls à en profiter. C’est aussi le cas des lobbies de l’agrochimie, comme le patron de Syngenta (fabricant de pesticides) qui tente de convaincre les européens que, pour faire face aux risques de famine, nous devrions abandonner tous nos objectifs de réduction d’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides afin d’augmenter le rendement de nos productions agricoles.

Il existe une 3ème voie, qui ne nécessite ni de relâcher la pression sur Poutine ni de faire une croix sur le pacte vert timidement amorcé par l’Europe. Cette solution, elle nous est proposée par le Professeur Olivier De Schutter – qui peut difficilement être accusé d’être un dangereux collapso-vegano-fondamentaliste – dans le dernier numéro du magazine Imagine Demain le Monde : « Aujourd’hui, près de 35% de la production céréalière mondiale va à l’alimentation du bétail, et trois quarts des terres agricoles visent à produire des aliments d’origine animale ; réduire d’un tiers le volume des céréales utilisées par l’UE pour nourrir les animaux suffirait à compenser l’effondrement des exportations ukrainiennes de céréales et d’oléagineux.».

On vous traduit à notre façon : Pour empêcher que des millions de gens ne meurent de faim dans les mois à venir, mangeons moins de viande, ou mieux : n’en mangeons plus.